Suite à mise en vente sur le site des Petits Papiers d'un dessin Hommage à Chaland et au jeune Albert, les Amis de Freddy ont contacté l'auteur, Jean-Philippe Peyraud, afin de lui poser quelques questions. Je vous met ci-après sa bio, afin de le découvrir un peu plus ....
Jean-philippe Peyraud est né le 31 Mai 1969 à Poitiers.
Après ses études d’arts appliqués, il monte à Paris pour travailler dans l’audiovisuel (habillage, bandes annonces et générique pour Arte, France télévision ; films institutionnels pour La Poste, La SBF, la banque de France, le museeum d’histoire naturelle…)avant de revenir à ses premiers amours : la bande dessinée.
En 1994, il fonde avec Christopher, Massonnet et De La Fuente le collectif d’auteurs La comédie illustrée où il publiera notamment « Il pleut ».
Inspiré par les nouvellistes américains, le cinéma de Claude Sautet et la ligne claire, il croque de son trait sensible et élégant des scènes intimistes aux dialogues justes comme dans « La bouche sèche » où « Grain de beauté » aux éditions Treize Étrange.
Dans un registre plus humoristique, ses séries « Premières chaleurs » chez Casterman et « Ces années-là » dans le magazine Phosphore décrivent le quotidien de jeunes urbains contemporains.
Son travail est par ailleurs publié par les éditions Le Cycliste, Vents d’ouest, Glénat, Jungle et dans les magazines L’entreprise et Elle.
Pour les éditions Delcourt, il scénarise la tétralogie « Le désespoir du singe » dessinée par Alfred.
En janvier 2008 paraît chez Casterman l’adaptation des nouvelles d’autofiction de Marc Villard sous le titre « Quand j’étais star ».
Suivra ensuite l’adaptation d’une nouvelle inédite de Philippe Djian « Mise en bouche » aux éditions Futuropolis
Un petit passage sur le site de Comillus vous permettra aussi de découvrir quelques uns de ses dessins et illustrations.
Et maintenant place à l'interview ...
ADF : En premier lieu pouvez vous nous dire si il s'agit d'une commande des Petits Papiers ou si ce dessin est un dessin réalisé précédemment ? Si il s'agit d'un dessin plus ancien a-t-il été déjà publié ?
Jean-Philippe Peyraud : C’est une commande de Petits papiers. Ils m’ont parlé de l’exposition Hommages (du 11 juillet au 23 aout) et m’ont demandé si cela m’intéressait d’y participer. J’ai donc réalisé cette image spécialement pour cette exposition.
ADF :Pourquoi avoir choisit Yves Chaland et plus particulièrement le Jeune Albert ?
Jean-Philippe Peyraud : Le travail d’Yves Chaland a été très important pour moi. J’étais étudiant en arts graphiques au moment du renouveau de la ligne claire et de l’éclosion des « jeunes gens modernes ».
Je n’ai jamais été sensible au dessin réaliste et dans les années 80 la collection Vécu semblait régner sans partage dans ma ville de province.
Avec Chaland, Clerc, Loustal et bien d’autres, la bande dessinée sortait du cadre purement bd pour toucher la pub, la presse, l’illustration. C’est d’ailleurs d’abord par ces biais là que je les ai découvert.
Le jeune Albert me semble le personnage le plus intéressant psychologiquement dans l’œuvre de Chaland. Freddy, Dina et Sweep sont plus classiquement des héros de série. Il n’a, hélas, pas eu le temps de les développer.
Dans mon travail personnel, je m’intéresse plus aux études de caractères qu’à l’intrigue. Je reste bluffé par le tour de force de Chaland d’avoir réussi à développer un caractère aussi complexe en si peu de place.
L’autre tour de force de Chaland c’est de parler de notre société actuelle par le biais de l’imagerie des années d’après guerre. Il ne fait pas du « rétro 50 » par simple souci esthétique.
C’est dans cette optique là que j’ai choisi de transposer Albert dans le salon d’ados d’aujourd’hui.
ADF :Quelle technique avez-vous utilisé ? Quel format fait ce dessin ? Auriez vous un scan de meilleure définition que celui sur le site des Petits Papiers ?
Jean-Philippe Peyraud : Feutre pinceau Pentel sur papier D200 Sennelier.
Je ne porte pas trop d’importance au papier que j’utilise. Étudiant, j’ai travaillé sur du Shoeller, comme le faisait les pros. Maintenant, je dessine mes planches sur du papier machine.
C’est un format 24x32.
Je n’ai hélas pas de scan de l’image. Il faut que je pense a en demander à Petits Papiers, vous faites bien de m’y faire penser !
ADF : Quelle image de Chaland vous reste en mémoire ?
Jean-Philippe Peyraud : Une certaine rigueur et une exigence dans le travail. Je pense avoir plus appris sur le dessin et la bd par ses interviews qu’avec n’importe quel autre auteur. J’applique toujours quelques règles qu’il a énoncé comme de faire avancer les personnages dans le sens de lecture…
ADF : L'aviez vous rencontré ?
Jean-Philippe Peyraud : À Angoulème sur le stand des humanos. Il était assis à côté de Mœbius qui signait à tour de bras. Lui n’avait personne, je n’en croyais pas mes yeux. Je lui ai fait dédicacer F52, que je considère comme un chef d’œuvre. J’étais tellement intimidé que je n’ai pas pu lui dire un mot. Et devant mon mutisme il n’a même pas osé me demander mon prénom.
Ce devait être en janvier 1990. J’avais 20 ans, j’étais étudiant et je me jurai que la prochaine fois j’aurai le courage de lui parler…
Un grand merci à Jean-Philippe pour ses réponses et à bientôt pour de nouvelles aventures ...
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